Vos difficultés et vos solutions pour avoir confiance en vous et dans les autres...
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#3762
c'est courageux et juste , d'ecrire, de temoigner !effectivement, c'est une epoque lointaine ou les agressions sexuelles sur mineurs, si elle faisaient partie des faits divers , etaient tout aussi atroces qu'aujourd'hui, mais on n'en parlait pas , des affaires classées sans suite, pas de materiel judiciaires a disposition
moi, je n'ai jamais ete a l'aise avec mon corps de femme , on voit en moi une femme desirable, tres sexalisée, et on me renvoie comme une tare , le fait de ne pas mettre en valeur ce corps comme une femme le DEVRAIT:injonction!
a 14 ans, on a commence a me draguer, j'etais mal a l'aise , puis harcelée par des filles , j'ai voulu devenir un garcon, me rapprocher des garcons qui eux me toleraient :je me sentais souillée par mes regles, mon prenom feminin, j'ai changé d'ecriture, j'ai rejeté la faiblesses, les pleurs, je cherchais a avoir un aspect masculin, plus fort ...mon seul moyen de resister a l'oppression des couloirs ...mais plus je portais des chemises et pantalon d'homme, plus ma feminite explosait , j'etais volontiers vindicative....A l'age des 1eres emois, me suis interrogée:suis je une fille, un garcon??? ds mes reveries erotiques, je ne me voyais pas vraiment a la place de la femme ...ma 1ere fois a ete tard, peur , doute, et handicap l'ont repoussée...et puis tjrs ce decalage :moi je me voyais gamine, les garcons me voyaient femme , on n'etait pas en accord...malaise...IL y en moi ce refus de me faire penetrer, , je vois ca comme soumission, domination, mon 1er amant, ce fut a 34 ans, c'est lui qui m'a deflorée, et qui m'a aussi pdt un an fait un lavage de cerveau :je suis handi , je dois le remercier de me faire l'amour, car aucun autre homme ne voudrait de moi; parce que j'etais ce que j'etais , j"etais a ses yeux illegitime , trop instruite, trop tout !socialement, je suis discriminée, rejetée, meprisée, isolée, mise a l'ecart, ds les 2 situations, c'est le mm vecu qu'au temps du harcelement :je suis ce que je suis donc je merite d'etre maltraite e, je ne merite pas d'etre aimée, juste baisee, car avec moi, on ne peut construire une relation (l'hyperacousie est tres invalidante au quotidien)...cet homme me prenait de force, genre :tu me suces, et je te tiens par la taille comme tu aimes ds la rue ...en fait, un connard, mais mon manque d'experience a fait que il m'a pas mal detruite ...devastée de l'interieur, il me faisait tres mal,lors des rapports , me clouant au lit ensuite , , brutal, ainsi pensant ss doute , me garder a portee de main pour se soulager les couilles .j'ai grossi, comme a l'adolescence, harcelée, comme adulte discriminée, j'ai a chaque fois rejete mon corps comme le grd coupable a mes yeux, l'ai maltraite par l'hyperphagie ...dernierement a nouveau amoureuse, le refus de faire l'amour , d'etre penetree,de peur d'avoir mal, (je ne "m'ouvre" pas et l'hyperacousie fait que la 1ere excitation lors des caresses accentue mes maux d'oreille !)et j'ai grossi,
desirée , je grossis, car on souhaite me faire rentrer ds une case, en refusant ce que je suis , une femme, handicapée par son ouie si fragile, qui a un corps qu'elle ne souhaite pas sexualiser, , qu'elle habille en xxl, par gout, qui refuse le make upe, et a decide a sa facon d'etre une femme fiere d'elle , par ses projets, et l'aide qu'elle apporte a autrui et a sa famille, investie ds des causes ....une femme qui s'instruit, etudie, et qui est a l'aise avec son corps sans honte a present ....gros !le mouvement body posi, des influenceuses, des pages et groupe "rondes" , ou le corps des femmes rondes n'etait pas sexualisé, ou le mouvement gras politique et les pine co de gras politique , qui ne parlent pas de genre, qui laisse la place a des femmes comme moi , differentes, ou il 'y a pas d'injonction a ....m'ont liberée, l'ecriture therapie aussi ....je n'ai pas ete agressée comme vous, a proprement parle , mais ....j'ai vecu ds ma vie des agressions , des attouchements non consentis et des injonctions ressentie comme des violences, des obligations, des prisons, des geoles...je ne sais a l'heure actuelle, si je suis hetero encore ou pas,j'apprecie de regarder les jolies filles, comme les jolis garcon! mais sans desir particulier, juste parce que je trouve sa tournure agreable , son corps chouette...merci a la page ma grande taille d'exister et a ce forum ....

CECILE
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#3764
Un grand merci Catherine pour ton témoignage !

Il est vrai que le cerveau a plus d'un tour dans son sac pour nous "protéger" du pire...

J'ai moi même connu cet état de sidération adolescente (13/14 ans) après les attouchements de mon oncle (je m'estime heureuse que ça ne soit arrivée qu'une fois). Je me posais pleins de questions du style : "ai-je rêvé ou est-ce bien arrivé ?". Quelques temps plus tard j'ai osé le dire à une cousine, qui m'a confié que ça lui été aussi arrivé (par le même oncle). Et là.... là j'ai compris que je n'avais pas rêvé... que c'était bien arrivé... mais j'ai enfoui ça quelque part dans ma tête puis je n'y ai plus trop pensé. Tout est ressorti l'année dernière, je pensais pas que ça avais pu prendre une telle place.

Du coup ado mon poids a augmenté à fond !

Et ça plus le fait que dernièrement j'ai compris que je souffrais d'une névrose de l'abandon, eh bien je comprends enfin pourquoi je me "rempli" autant via la nourriture... (merci la psychanalyse !)

Bref, je pense que c'est jamais évident de sortir du silence, mais qu'une fois le pas franchi, on se sent quand même plus légère.

Vraiment j'encourage (je n'oblige pas) les personnes dans ce cas de figures à parler, à trouver quelqu'un de confiance, ou un(e) professionnel(le), y'a vraiment de très bon thérapeutes, il faut juste s'écouter et ne pas hésiter à en changer si on ne se sent pas à l'aise avec ;)
#3765
Tout d'abord je veux dire le total soutien que j'ai pour cette petite fille que tu as été et pour toutes ces années où la femme que tu es devenue a pris sur elle le poids de cet acte immonde que t'a fait subir un adulte.
Ton histoire me parle et comme tu le dis si bien, parle et parlera encore à de nombreuses femmes et hommes devenus obèses par ce "viol" d'un corps qui n'avait pas même la conscience encore d'être un corps fait pour être désiré ou aimé. Et je crois que si nous avons refoulé autant toutes nos histoires personnelles c'est aussi parce que nous nous sommes senties coupables d'avoir été souillées par les mains de ces hommes ou de ces femmes sans scrupule qui nous ont utilisées comme des objets.
Ton récit est courageux tout comme tu l'as été toi même. J'aurais vraiment apprécié d'avoir en parallèle le témoignage de ton petit frère...cela a-t-il été aussi un traumatisme d'une vie pour lui?
Parce que dans ce récit poignant il y a la petite victime que tu es et il y a aussi lui, ce petit enfant si petit qui parvient à te faire parler à ta maman de ce que tu viens de subir.
Ce n'est pas une vie brisée mais plusieurs...y compris celle de tes parents qui ont du ressentir aussi une énorme responsabilité.
Je me sens vraiment de tout cœur avec toi.
Comme toi et en m'étant impliquée dans pas mal de groupes de rondes j'ai pu constater qu'il existe deux voies principales qui mènent à l'obésité morbide: les abus sexuels dans l'enfance...et le pendant est vrai avec les femmes hyper minces dont le corps finit par ressembler à celui d'un homme. Et puis la deuxième voie c'est le désamour: un enfant qui se sent rejeté et non aimé peut aussi devenir de plus en plus gros afin de pouvoir être enfin vu et aimé. Peut être le cadre d'un nouveau témoignage?
Je t'embrasse bien fort Cath
#3818
:!: Que de points communs...😞
A 5 ans j'ai été violé. Mais je n'ai pas d'images douloureuses de cet acte. Juste le souvenir de mon père voulant se battre avec le garçon, puis son père à lui disant : "Quand je sort mon coq vous n'avez qu'à rentrer vos poules !" Je revois les collègues de mon père le contenir sans trop comprendre. Puis ma mère avec laquelle j'avais de mauvaises relations m'agrippant pour m'emmener me laver. Jme revois assise dans la baignoire, l'eau rosi par mon sang MAIS le PIRE était les insultes que ma propre mère proféraient à MON ÉGARD... la bonne est venue m'arracher à la haine et la colère de ma mère. J'en ai déduit que c'était ma faute comme celle-ci me l'avait dit. Voici l'origine de tous le mal dans ma vie.
Après le décès de mon père, a 8 ans, jme suis retrouvée seule avec ma mère et ses moeurs légères. Les hommes qu'elle fréquentait me tournaient autour... LÀ j'ai commencé à grossir. Car à cet âge être grosse c'est être moche, non ? C'est ce que je pensais. Puis vers mes 11 ans, elle est devenue ami avec nos voisins qui avaient un fils de 15 ans. Il était en pension mais rentrait pour les vacances scolaires. Ce Édouard devait s'occuper de moi pendant que les adultes faisaient la fête. Au début, il me regardait d'une façon que j'ai vite identifié. Puis un jour il m'a touché et m'a dit que si je le disais, il dirai que je mentais et que c'est lui qu'on croierai. Me souvenant de la réaction de ma mère par le passé, évidemment il était hors de question que je parle ! Il l'a vite compris. Et en a donc profité pour faire dès qu'on me confiais à lui, ce qu'il voulait et m'obligeait à... la totale. Je rentrais avec ma mère saoule en silence chez nous.
Je grossissais presque à vue d'oeil. Je faisais à 12 ans 80 kg pour 1m50, je faisais beaucoup de sport et je me battait au collège car on se moquait de moi mais surtout parce que j'étais en colère en permanence ! Mes camarades payaient pour la souffrance que Édouard m'infligeait avec la complicité de ma mère car je lui en voulais de m'emmener avec elle !
Chaque fois que les vacances scolaires arriveraient j'étais stressé. Et si ma mère me prévenait qu'on allait aller chez ses amis, je courrais me réfugier à 300m chez ma grand-mère paternelle qui elle croyait que j'avais peur des coups de ma mère alcoolique. Je ne l'ai jamais détrompée. J'avais honte et peur que comme ma mère, elle dise que c'était de ma faute. Qu'elle ne maime plus. Je refusais de rentrer à la maison. Le maire du village appelé par ma mère venait me chercher pour me ramener. A 13 ans j'ai été convoqué chez la juge des tutelles et j'ai clairement demandé à ma grand-mère (devant ma mère) si elle voulait bien m'accueillir chez elle. Elle a accepté. Après un énorme esclandre, ma mère n'avait pas de droits de visite... mais nous vivions en partageant une cour ! Je vous laisse imaginer les complications que celà induisait. Mais au moins je n'était plus violer et humilier régulièrement !
Mon cerveau pour reconstruire ma nouvelle vie, a enfermé tout ça dans une "boîte"...
Adulte, sur mon lieu de travail, un jour un des gardiens m'a coincé dans l'ascenseur du parking souterrain. Il tenait les portes. J'avais le doigt sur le bouton pour les fermer mais... j'ai reconnu ce regard. Je savais ce qui était entrain de se produire, je sentais le danger sans l'identifier. J'ai réussi avec quelque mots à lui donner envie d'ouvrir lui même mon chemisier. Il a donc lâché les portes et je l'ai repoussé violemment puis blackout ! Je me suis "reveillée" chez moi, assise sur mon canapé. Je ne sais pas comment je suis rentré. Ma voiture était à sa place.
Ma psy, après que je lui ai tout raconté, m'a demandé avec insistance comment je pouvais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague... JE SAVAIS. Je ne savais pas comment mais j'étais sûr de moi. Le lendemain j'ai été voir le supérieur de ce mec et lui ai raconté ce dont jme souvenais. Il me connaissait assez pour savoir que je n'étais pas du genre menteuse et il avait apparemment déjà eu un signalement. Le mec a été suspendu puis viré.
Mais surtout, moi qui faisait 110kg et qui suis jolie et toujours tirée à 4 épingles contrairement à ce que j'avais espéré ado, je ne repoussais pas les tarés ! Bien au contraire. J'ai eu aussi un harcèlement sexuel de la part du père de mon patron par exemple qui ma voulu m'offrir une liasse de billets de 200€ pour que... !!!
Ma psy cherchais toujours comment j'avais identifié, avec justesse, la situation dans l'ascenseur. Les jours ont passés. Puis un matin j'ai été réveillé par un cauchemar bien trop réaliste... une fois éveillée les images affluaient. Dans le désordre puis heure par heure, les faits ont trouvé leur sens et leur chronologie.
La boîte s'était ouverte. Je savais tout. J'avais honte, peur, mal, et jme sentais trahi par mon cerveau car je savais que c'était mes souvenirs !
Ma psy m'a bien prise en charge, elle se doutait de quelque chose de ce genre... Elle m'a expliqué que mon cerveau avait fait son travail en me protégeant de faits qui m'aurait empêché d'évoluer même si j'étais quand même tordue ! J'avais accepté ma première relation sexuelle (consentie et consciemment) à 27 ans !!!
La psy, avant cet épisode de l'ascenseur, pensait que c'était le décès de mon père qui avait été assez traumatisant ainsi que la vie dissolue de ma mère pour que je repousse les relations sentimentales. Mais là, tout prenait un sens bien plus logique.
Il a fallu que j'encaisse toutes ces infos. Je ne savais plus qui j'étais. Grâce à ma psy, et à ce qu'elle appelle mon instinct de survie extrême, ma force de caractère et mon intelligence hors norme, je m'en suis sortie avec une légère dépression (une chance ?).
Mais j'ai compris que mon rapport aux hommes était anormal et le serait toujours. Que le corps que j'avais construit ne me protégeait pas. J'ai choisi de le garder et de continuer à m'aimer telle que je suis. Ce corps est le miens. Peu importe pourquoi je l'ai encouragé vers le surpoids au lieu de le freiner. De toutes facons on a des antécédents familiaux d'obésité...
Hélas, mon histoire ne s'arrête pas là.
Après une longue relation amoureuse avec un pervers narcissique, j'étais trop effrayé pour retenter ma chance en Amour mais je suis humaine et j'ai besoin de rapports humains et sexuels...
Alors je me suis tourné vers le net. Pour des rencontres "cadrées". Pas de sentiments à par l'attirance mutuelle et le respect. Ça fonctionnait plus ou moins.
Un homme me draguait depuis plusieurs mois et curieusement malgré mon attirance pour son profil, je le tenais à distance.
Un jour j'étais trop seule. Trop fatiguée d'être seule. Alors je l'ai contacté. Il était ravi. Il a accepté mes conditions. Il est arrivé. On a pris un café. On se plaisait. On a décidé d'aller chez moi. De mon point de vue naïf (idiot ?), tout se passait bien. Puis une fois nue sur mon lit, son regard a changé du tout au TOUT ! Je l'ai reconnu : LE danger et la perversion. Mais c'était trop tard. L'homme était costaud et déterminé, j'ai crié NON plusieurs fois, j'ai tenté de me défendre mais il pesait sur moi. Il a refusé de mettre un préservatif et m'a pénétré... La douleur, la stupeur et la peur, et à nouveau, le blakout.
J'ai repris conscience, nue, frigorifié, dos contre la porte d'entrée fermée à clé ! SEULE.
J'avais mal mais j'ai refusé d'accepter que j'ai pu ENCORE me laisser violer ! J'ai refoulé cette pensée et l'ai échangé par l'idée d'une mauvaise expérience sexuelle trop brutale car je ne pouvais pas occulter la douleur des blessures que j'avais...
Dans un mois ça fera 4 ans que j'ai laissé un homme entrer chez moi et qu'il m'y a violé donc. J'ai parler quelques joyrs plus tard avec ma psy qui évidemment a compris tout de suite ce que moi je refusai d'admettre... puis j'y suis parvenue. J'ai été rencontrer le policier s'occupant des viols au commissariat. 3 fois en tout. Il est doué pour l'écoute mais aussi très honnête et ne laisse aucune place au doute. Je n'ai PAS encore porter plainte. J'ai autant de "pour" que de "contre" et j'ai peur. Et c'est bien le problème !
De plus le policier a été clair. Il me croit et ne doute pas de la véracité des faits mais n'ayant aucunes preuves, ce sera la parole de mon violeur contre la mienne et le procureur peut décidé de classer l'affaire.
Si je portai plainte, j'attendrai que la Justice de mon pays me reconnaisse comme victime. Mais il a plus de chances que ça n'arrive pas et ÇA je ne le supporterai pas. Rien ne me met plus en colère que l'injustice depuis toujours.
Je crois que je sombrerai pour de bon.
Alors pour le moment la balance du choix est à l'équilibre et je ne fait rien. Je continue ma vie. Seule. M'habille comme je l'entends, me maquille et je ris dès que j'en ai l'occasion. Mes kilos sont là. Ok ils ne me protégent pas mais ils sont MOI. Je connais leurs origines nauséabondes mais ils sont la mémoire de mon corps et sauf pour raison de santé, je ne compte pas les jeter. Je suis aussi très musclé même si celà n'est pas visible...
Voilà ce qui se cache derrière une femme que l'on trouve drôle, sympa, originale. Mais on comprend pas pourquoi cette nana refuse d'avoir un homme dans sa vie ? Pourquoi elle est seule...
Oui la solitude ne fait pas maigrir car c'est ausdi une souffrance mais je l'accepte car je sais que la souffrance peut être bien pire dans la vie.
Si vous avez eu le courage de lire tout ça, merci.
J'espère que celà aidera d'autres femmes qui ont subi des agressions sexuelles qui ont influé sur leur corps.
#3820
Bonjour.
Mon histoire est un peu différente mais je me suis aussi cachée sous des kilos de graisse, en partie pour me protéger sexuellement.
Blonde aux yeux bleus, mince, des gros seins, mon attractivité sexuelle a explosé à l'adolescence. Et j'ai été mise sous clé par mes parents. Il ya plein de raisons à ça, je l'ai analysé mais là c'est 1 composante expliquant la suite. J'etouffais du manque de liberté. Par un concours de circonstance j'ai fui ma prison en me mariant avec le premier garçon à l'air gentil qui a voulu s'investir avec moi. Ce "prince charmant" aimait montrer fièrement sa "prise" et me rappelait souvent qu'il m'avait sauvée. Plein de trucs ne me plaisaient pas mais je me sentais plus libre par rapport à chez mes parents. Je suis tombée enceinte et il a été aux petits soins pour moi. J'ai accouché et 15 jours plus tard il a décrété que je lui devais le devoir conjugal. J'ai expliqué que j'avais mal à mon épisiotomie mais non, il avait envie alors il m'a violée. Après ça il m'a ordonné de faire 1 régime car avec mon ventre j'avais l'air d'un vieux ballon dégonflé. J'avais de la chance qu'il ait envie de moi car mes vergetures étaient dégueulasses. Il a ajouté que c'est pas avec un corps comme ça que je donnerai de nouveau envie de bander à ses potes. Et il m'a raconté ses soirées de marin militaire en mer. Le soir ses collègues et lui parlaient cul et des femmes qu'ils trouvaient bandantes. Je faisais partie du lot et ils se masturbaient pendant que mon mari leur racontait toute notre vie sexuelle en détail. Ils lui disaient ce qu'ils imaginaient me faire, et au retour à terre il me faisait ce que les autres lui avaient suggéré. Et il en parlait au voyage en mer suivant. J'étais choquée, meurtrie, salie. J'aurai du partir mais il m'avait complètement isolée en me faisant perdre mes rares amis (je suis timide alors je ne m'en fait pas facilement) et ma famille me disait souvent que j'avais de la chance d'avoir 1 si gentil mari. J'étais coincee sans boulot dans une autre région que la mienne avec un bébé dont je devais m'occuper seule h24. Mes rapports sexuels étaient douloureux. Pas de préliminaires pour moi car ca le dégoutait de me toucher, il le ferait pour me récompenser quand je serais redevenue comme avant. En attendant je devais m'exciter rien qu'à l'idée qu'il ait envie de moi malgré mon corps déformé. Comme je n'y arrivai pas, il me traitait de frigide. Mon réconfort c'était devenu la bouffe. Des shoots de bouffe où mon ventre dégonflé prenait du volume pour redevenir comme quand j'étais enceinte, où j'avais 1 un mari plus "gentil" que là et pour que ses potes ne se fassent plus du bien en pensant à mon corps.J'ai fini par pouvoir partir bien que ça m'ait pris plusieurs années. Ca a été très dur car j'ai du tout reconstruire avec souvent des reproches d'avoir quitté un si gentil mari (il jouait en société les maris parfaits)et en me disant que s'il m'avait trompé c'était quand même un peu de ma faute vu que je m'étais laissé aller ... un petit régime et je pourrai récupérer mon mari parfait ... j'en ai bavé énormément car en plus on ne me croyait pas quand j'expliquai ce qui etait arrivé. Pas de reproches de la part de la bouffe. Disponible, réconfortante, couvrante et silencieuse. Des soucis de santé et des médicaments m'ont ajouté des kilos mais finalement j'ai arrêté les shoots de bouffe et apres quelques années j'ai trouvé mon vrai prince charmant, qui m'aime moi entière. Assez pour accepter de me marier et de faire 1 autre bébé 15 ans apres le premier. Ca m'a fait beaucoup pleurer en me ramenant à la naissance de mon premier enfant. Pour reprendre le sexe après, j'ai beaucoup appréhendé. Mais mon mari a été très compréhensif et doux. Il y a des happy end quelquefois mais ce serait quand même pas mal que les salauds soient éradiqués de cette planète !
#3824
Bonjour moi c'est marina je suis très touchée par votre histoire semblable à la mienne j ai étais violé plusieurs fois par deux hommes dans ma vie le premier était le conjoint de ma mère quand j avais 11 ans qui profitais de l absence de ma mère pour me faire du importe quoi j avais tellement peur de lui que je passait mon temps enfermé dans la chambre et chaque nuit il passait dans ma chambre et le deuxième homme est le père de ma première fille quand j avais 17 ans s était mon copain a 18 ans est venu demandé ma main je savais pas que s était un monstre jusqu'à ce que je suis partir vivre avec lui ou je suis devenu une femme battue torturé et violé dès fois je passait des jours attaché jusqu'à son retour ou il recommencais à me violé comme il voulait jusqu'au jour ou j ai pris mon courage et je me suis enfuis avec ma fille je sais pas si tout ça est relié à mon obésité aujourd'hui mais c'est la première fois que je parle de ça
MarieNacre, Lilac liked this
#3839
Merci Nathalie. C'est essentiel de libérer la parole et si mon témoignage peut y participer, alors c'est très positif.

Je t'embrasse ;)
Cath
NathaliePerrot a écrit : 19 oct. 2018, 17:22 Tout d'abord je veux dire le total soutien que j'ai pour cette petite fille que tu as été et pour toutes ces années où la femme que tu es devenue a pris sur elle le poids de cet acte immonde que t'a fait subir un adulte.
Ton histoire me parle et comme tu le dis si bien, parle et parlera encore à de nombreuses femmes et hommes devenus obèses par ce "viol" d'un corps qui n'avait pas même la conscience encore d'être un corps fait pour être désiré ou aimé. Et je crois que si nous avons refoulé autant toutes nos histoires personnelles c'est aussi parce que nous nous sommes senties coupables d'avoir été souillées par les mains de ces hommes ou de ces femmes sans scrupule qui nous ont utilisées comme des objets.
Ton récit est courageux tout comme tu l'as été toi même. J'aurais vraiment apprécié d'avoir en parallèle le témoignage de ton petit frère...cela a-t-il été aussi un traumatisme d'une vie pour lui?
Parce que dans ce récit poignant il y a la petite victime que tu es et il y a aussi lui, ce petit enfant si petit qui parvient à te faire parler à ta maman de ce que tu viens de subir.
Ce n'est pas une vie brisée mais plusieurs...y compris celle de tes parents qui ont du ressentir aussi une énorme responsabilité.
Je me sens vraiment de tout cœur avec toi.
Comme toi et en m'étant impliquée dans pas mal de groupes de rondes j'ai pu constater qu'il existe deux voies principales qui mènent à l'obésité morbide: les abus sexuels dans l'enfance...et le pendant est vrai avec les femmes hyper minces dont le corps finit par ressembler à celui d'un homme. Et puis la deuxième voie c'est le désamour: un enfant qui se sent rejeté et non aimé peut aussi devenir de plus en plus gros afin de pouvoir être enfin vu et aimé. Peut être le cadre d'un nouveau témoignage?
Je t'embrasse bien fort Cath
Lilac liked this
#3840
Marie,

Merci pour ce long message. Ton histoire prouve qu'il n'est pas simple de sortir du silence et que nous sommes nombreuses à avoir vécu des agressions sexuelles qui ont eu des conséquences sur toute notre vie.

Il faut libérer la parole pour que la honte et la culpabilité change de camps !

Cath ,)
MarieNacre a écrit : 20 oct. 2018, 06:40 :!: Que de points communs...😞
A 5 ans j'ai été violé. Mais je n'ai pas d'images douloureuses de cet acte. Juste le souvenir de mon père voulant se battre avec le garçon, puis son père à lui disant : "Quand je sort mon coq vous n'avez qu'à rentrer vos poules !" Je revois les collègues de mon père le contenir sans trop comprendre. Puis ma mère avec laquelle j'avais de mauvaises relations m'agrippant pour m'emmener me laver. Jme revois assise dans la baignoire, l'eau rosi par mon sang MAIS le PIRE était les insultes que ma propre mère proféraient à MON ÉGARD... la bonne est venue m'arracher à la haine et la colère de ma mère. J'en ai déduit que c'était ma faute comme celle-ci me l'avait dit. Voici l'origine de tous le mal dans ma vie.
Après le décès de mon père, a 8 ans, jme suis retrouvée seule avec ma mère et ses moeurs légères. Les hommes qu'elle fréquentait me tournaient autour... LÀ j'ai commencé à grossir. Car à cet âge être grosse c'est être moche, non ? C'est ce que je pensais. Puis vers mes 11 ans, elle est devenue ami avec nos voisins qui avaient un fils de 15 ans. Il était en pension mais rentrait pour les vacances scolaires. Ce Édouard devait s'occuper de moi pendant que les adultes faisaient la fête. Au début, il me regardait d'une façon que j'ai vite identifié. Puis un jour il m'a touché et m'a dit que si je le disais, il dirai que je mentais et que c'est lui qu'on croierai. Me souvenant de la réaction de ma mère par le passé, évidemment il était hors de question que je parle ! Il l'a vite compris. Et en a donc profité pour faire dès qu'on me confiais à lui, ce qu'il voulait et m'obligeait à... la totale. Je rentrais avec ma mère saoule en silence chez nous.
Je grossissais presque à vue d'oeil. Je faisais à 12 ans 80 kg pour 1m50, je faisais beaucoup de sport et je me battait au collège car on se moquait de moi mais surtout parce que j'étais en colère en permanence ! Mes camarades payaient pour la souffrance que Édouard m'infligeait avec la complicité de ma mère car je lui en voulais de m'emmener avec elle !
Chaque fois que les vacances scolaires arriveraient j'étais stressé. Et si ma mère me prévenait qu'on allait aller chez ses amis, je courrais me réfugier à 300m chez ma grand-mère paternelle qui elle croyait que j'avais peur des coups de ma mère alcoolique. Je ne l'ai jamais détrompée. J'avais honte et peur que comme ma mère, elle dise que c'était de ma faute. Qu'elle ne maime plus. Je refusais de rentrer à la maison. Le maire du village appelé par ma mère venait me chercher pour me ramener. A 13 ans j'ai été convoqué chez la juge des tutelles et j'ai clairement demandé à ma grand-mère (devant ma mère) si elle voulait bien m'accueillir chez elle. Elle a accepté. Après un énorme esclandre, ma mère n'avait pas de droits de visite... mais nous vivions en partageant une cour ! Je vous laisse imaginer les complications que celà induisait. Mais au moins je n'était plus violer et humilier régulièrement !
Mon cerveau pour reconstruire ma nouvelle vie, a enfermé tout ça dans une "boîte"...
Adulte, sur mon lieu de travail, un jour un des gardiens m'a coincé dans l'ascenseur du parking souterrain. Il tenait les portes. J'avais le doigt sur le bouton pour les fermer mais... j'ai reconnu ce regard. Je savais ce qui était entrain de se produire, je sentais le danger sans l'identifier. J'ai réussi avec quelque mots à lui donner envie d'ouvrir lui même mon chemisier. Il a donc lâché les portes et je l'ai repoussé violemment puis blackout ! Je me suis "reveillée" chez moi, assise sur mon canapé. Je ne sais pas comment je suis rentré. Ma voiture était à sa place.
Ma psy, après que je lui ai tout raconté, m'a demandé avec insistance comment je pouvais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague... JE SAVAIS. Je ne savais pas comment mais j'étais sûr de moi. Le lendemain j'ai été voir le supérieur de ce mec et lui ai raconté ce dont jme souvenais. Il me connaissait assez pour savoir que je n'étais pas du genre menteuse et il avait apparemment déjà eu un signalement. Le mec a été suspendu puis viré.
Mais surtout, moi qui faisait 110kg et qui suis jolie et toujours tirée à 4 épingles contrairement à ce que j'avais espéré ado, je ne repoussais pas les tarés ! Bien au contraire. J'ai eu aussi un harcèlement sexuel de la part du père de mon patron par exemple qui ma voulu m'offrir une liasse de billets de 200€ pour que... !!!
Ma psy cherchais toujours comment j'avais identifié, avec justesse, la situation dans l'ascenseur. Les jours ont passés. Puis un matin j'ai été réveillé par un cauchemar bien trop réaliste... une fois éveillée les images affluaient. Dans le désordre puis heure par heure, les faits ont trouvé leur sens et leur chronologie.
La boîte s'était ouverte. Je savais tout. J'avais honte, peur, mal, et jme sentais trahi par mon cerveau car je savais que c'était mes souvenirs !
Ma psy m'a bien prise en charge, elle se doutait de quelque chose de ce genre... Elle m'a expliqué que mon cerveau avait fait son travail en me protégeant de faits qui m'aurait empêché d'évoluer même si j'étais quand même tordue ! J'avais accepté ma première relation sexuelle (consentie et consciemment) à 27 ans !!!
La psy, avant cet épisode de l'ascenseur, pensait que c'était le décès de mon père qui avait été assez traumatisant ainsi que la vie dissolue de ma mère pour que je repousse les relations sentimentales. Mais là, tout prenait un sens bien plus logique.
Il a fallu que j'encaisse toutes ces infos. Je ne savais plus qui j'étais. Grâce à ma psy, et à ce qu'elle appelle mon instinct de survie extrême, ma force de caractère et mon intelligence hors norme, je m'en suis sortie avec une légère dépression (une chance ?).
Mais j'ai compris que mon rapport aux hommes était anormal et le serait toujours. Que le corps que j'avais construit ne me protégeait pas. J'ai choisi de le garder et de continuer à m'aimer telle que je suis. Ce corps est le miens. Peu importe pourquoi je l'ai encouragé vers le surpoids au lieu de le freiner. De toutes facons on a des antécédents familiaux d'obésité...
Hélas, mon histoire ne s'arrête pas là.
Après une longue relation amoureuse avec un pervers narcissique, j'étais trop effrayé pour retenter ma chance en Amour mais je suis humaine et j'ai besoin de rapports humains et sexuels...
Alors je me suis tourné vers le net. Pour des rencontres "cadrées". Pas de sentiments à par l'attirance mutuelle et le respect. Ça fonctionnait plus ou moins.
Un homme me draguait depuis plusieurs mois et curieusement malgré mon attirance pour son profil, je le tenais à distance.
Un jour j'étais trop seule. Trop fatiguée d'être seule. Alors je l'ai contacté. Il était ravi. Il a accepté mes conditions. Il est arrivé. On a pris un café. On se plaisait. On a décidé d'aller chez moi. De mon point de vue naïf (idiot ?), tout se passait bien. Puis une fois nue sur mon lit, son regard a changé du tout au TOUT ! Je l'ai reconnu : LE danger et la perversion. Mais c'était trop tard. L'homme était costaud et déterminé, j'ai crié NON plusieurs fois, j'ai tenté de me défendre mais il pesait sur moi. Il a refusé de mettre un préservatif et m'a pénétré... La douleur, la stupeur et la peur, et à nouveau, le blakout.
J'ai repris conscience, nue, frigorifié, dos contre la porte d'entrée fermée à clé ! SEULE.
J'avais mal mais j'ai refusé d'accepter que j'ai pu ENCORE me laisser violer ! J'ai refoulé cette pensée et l'ai échangé par l'idée d'une mauvaise expérience sexuelle trop brutale car je ne pouvais pas occulter la douleur des blessures que j'avais...
Dans un mois ça fera 4 ans que j'ai laissé un homme entrer chez moi et qu'il m'y a violé donc. J'ai parler quelques joyrs plus tard avec ma psy qui évidemment a compris tout de suite ce que moi je refusai d'admettre... puis j'y suis parvenue. J'ai été rencontrer le policier s'occupant des viols au commissariat. 3 fois en tout. Il est doué pour l'écoute mais aussi très honnête et ne laisse aucune place au doute. Je n'ai PAS encore porter plainte. J'ai autant de "pour" que de "contre" et j'ai peur. Et c'est bien le problème !
De plus le policier a été clair. Il me croit et ne doute pas de la véracité des faits mais n'ayant aucunes preuves, ce sera la parole de mon violeur contre la mienne et le procureur peut décidé de classer l'affaire.
Si je portai plainte, j'attendrai que la Justice de mon pays me reconnaisse comme victime. Mais il a plus de chances que ça n'arrive pas et ÇA je ne le supporterai pas. Rien ne me met plus en colère que l'injustice depuis toujours.
Je crois que je sombrerai pour de bon.
Alors pour le moment la balance du choix est à l'équilibre et je ne fait rien. Je continue ma vie. Seule. M'habille comme je l'entends, me maquille et je ris dès que j'en ai l'occasion. Mes kilos sont là. Ok ils ne me protégent pas mais ils sont MOI. Je connais leurs origines nauséabondes mais ils sont la mémoire de mon corps et sauf pour raison de santé, je ne compte pas les jeter. Je suis aussi très musclé même si celà n'est pas visible...
Voilà ce qui se cache derrière une femme que l'on trouve drôle, sympa, originale. Mais on comprend pas pourquoi cette nana refuse d'avoir un homme dans sa vie ? Pourquoi elle est seule...
Oui la solitude ne fait pas maigrir car c'est ausdi une souffrance mais je l'accepte car je sais que la souffrance peut être bien pire dans la vie.
Si vous avez eu le courage de lire tout ça, merci.
J'espère que celà aidera d'autres femmes qui ont subi des agressions sexuelles qui ont influé sur leur corps.
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#3842
Sortir de son silence…


A ce moment-là de ma vie, j’ai 18 ans et je suis en première année de psychologie. J’aime mes études, ma petite routine de nouvelle étudiante dans ma petite ville. Malgré cette routine, il y a cette sensation étrange qui me suit depuis des années et qui ne me quitte jamais vis-à-vis de mon père. Ce sentiment d’une relation ambiguë et malsaine. Cette impression d’intentions cachées d’un père vis-à-vis de sa fille. Les kilos s'installent...Tous ces sentiments enfouis pendant des années mais aussi, la plupart du temps, endormis, refoulés… et tout bascule lors d’un appel de ma mère. Par la suite, les questions s’enchaînent dans ma tête et le couperet tombe… tout me revient, la salle de bain, la baignoire, les siestes…10 ans après. Ses mains se baladant sur mon corps de petite fille, ses regards, et mon incompréhension face à ses scènes qui se répètent jour après jour, et surtout mon silence. Un silence ou plutôt un emprisonnement de 10 ans.
Après cette prise de conscience s’ensuivent nausées, vomissements, pour ensuite m’écrouler par terre et ramper jusqu’à mon lit pour essayer de retrouver mes esprits. Dois-je appeler les pompiers ? Me relever ? Prendre l’air ? Je réfléchis pendant ce qui me semble être une éternité, pour finalement m’endormir en tremblant et en pleurant, la lumière allumée. Je revivais des scènes de mon viol. Et voilà je viens de dire le mot..
Je me réveille le lendemain dans le même état, mais avec en bonus ma première vraie crise d’angoisse. Après deux jours passés dans le noir, je décide de retourner en cours et de reprendre ma vie d’étudiante normale, en me réadaptant petit à petit, tout en constatant le nombre de séquelles que j’avais. Je refusais de faire la bise aux gens ou d’avoir tout autre contact physique avec une personne (la seule idée d’être assise à côté de quelqu’un me donnait la nausée). Evidemment, je ne parlais pas, je voulais rester seule dans mon coin…Prendre les transports s’avérait être un vrai calvaire, tout comme discuter avec quelqu’un. Le fait de me laver était également devenu compliqué puisque, me sentant salie, je me frottais le corps et le visage si fort, que des petits points de sang apparaissaient un peu partout, ainsi que des hématomes. Mais malgré tout, je savais que je ne pouvais pas me laisser abattre et qu’il fallait que j’avance. Il était hors de question de baisser les bras. Suite à cela, j’ai repris ma vie en main, j’ai entamé une psychothérapie (qui n’a même pas duré 6 mois car, ce dernier estimait que je n’avais pas besoin de lui pour avancer), et, j’ai pu mettre des mots sur mes maux et comprendre d’où venait mon mal-être intérieur, que je ne pouvais expliquer, mais aussi sur mon embonpoint qui se développait de plus en plus, ma relation ambiguë avec mon père, mon attachement particulier à ma mère, mon sentiment de révolte, de colère, ma haine envers le monde, envers ma mère aussi (haine très brève) : Comment pouvait-elle ne rien voir ?
Ma mère qui, en allant travailler, avait la certitude que seuls des parents pouvaient correctement protéger leur enfant, dit aujourd’hui : « J’ai laissé ma fille dans la gueule du loup. » Ce mal la ronge encore en ce moment alors qu’elle comme moi, nous sommes les victimes de cet usurpateur, pervers narcissique qui nous humiliait sans cesse !
Manipulation, emprise et humiliations qui sont définitivement terminées. Une chose est sûre, ce dernier ne restera pas impuni.
Aujourd’hui j'ai 21 ans et je peux dire que j’ai lutté contre mes vieux démons qui me hantaient depuis toujours et que j’ai retrouvé le droit chemin pour ne plus jamais en sortir. Je n’ai plus aucune haine ou tout autre sentiment négatif en moi parce que j’ai réussi à prendre du recul face à ces horreurs, et à m’en détacher le plus possible, même si je sais que ces blessures sont gravées en moi pour toujours, et que je n’oublierai jamais. Parfois oui, j'en pleure encore et j'ai des flashbacks. Je suis humaine.Il est et restera à jamais mon géniteur, c’est ainsi, je ne peux rien changer, je ne peux pas effacer ces scènes, mais je peux avancer.
J’ai décidé d’écrire cet article parce que j’avais le sentiment que je devais partager mon histoire avec vous, sortir de mon silence parce que c’est un sujet trop souvent laissé de côté ou tabou.
Je veux aussi que vous compreniez que vous n’êtes pas seul et que vous n’êtes en aucun cas responsable, peu importe le type d’agression que vous avez subie ! Sachez qu’autour de vous, il y aura toujours une personne prête à vous écouter, que ce soit une personne proche ou bien un professionnel et que, même si certaines ne vous croient pas (comme c'est le cas pour moi avec ma pseudo famille), ne cessez jamais de vous battre !
Ne restez pas dans l’ombre, soyez fort et courageux même si c’est dur. Ne vous laissez pas abattre et battez-vous ! Vous n’êtes pas seul.
Merci d’avoir lu cet article, qui n’a pas été facile à écrire, jusqu’au bout.
#3844
MarieNacre a écrit : 20 oct. 2018, 06:40 :!: Que de points communs...😞
A 5 ans j'ai été violé. Mais je n'ai pas d'images douloureuses de cet acte. Juste le souvenir de mon père voulant se battre avec le garçon, puis son père à lui disant : "Quand je sort mon coq vous n'avez qu'à rentrer vos poules !" Je revois les collègues de mon père le contenir sans trop comprendre. Puis ma mère avec laquelle j'avais de mauvaises relations m'agrippant pour m'emmener me laver. Jme revois assise dans la baignoire, l'eau rosi par mon sang MAIS le PIRE était les insultes que ma propre mère proféraient à MON ÉGARD... la bonne est venue m'arracher à la haine et la colère de ma mère. J'en ai déduit que c'était ma faute comme celle-ci me l'avait dit. Voici l'origine de tous le mal dans ma vie.
Après le décès de mon père, a 8 ans, jme suis retrouvée seule avec ma mère et ses moeurs légères. Les hommes qu'elle fréquentait me tournaient autour... LÀ j'ai commencé à grossir. Car à cet âge être grosse c'est être moche, non ? C'est ce que je pensais. Puis vers mes 11 ans, elle est devenue ami avec nos voisins qui avaient un fils de 15 ans. Il était en pension mais rentrait pour les vacances scolaires. Ce Édouard devait s'occuper de moi pendant que les adultes faisaient la fête. Au début, il me regardait d'une façon que j'ai vite identifié. Puis un jour il m'a touché et m'a dit que si je le disais, il dirai que je mentais et que c'est lui qu'on croierai. Me souvenant de la réaction de ma mère par le passé, évidemment il était hors de question que je parle ! Il l'a vite compris. Et en a donc profité pour faire dès qu'on me confiais à lui, ce qu'il voulait et m'obligeait à... la totale. Je rentrais avec ma mère saoule en silence chez nous.
Je grossissais presque à vue d'oeil. Je faisais à 12 ans 80 kg pour 1m50, je faisais beaucoup de sport et je me battait au collège car on se moquait de moi mais surtout parce que j'étais en colère en permanence ! Mes camarades payaient pour la souffrance que Édouard m'infligeait avec la complicité de ma mère car je lui en voulais de m'emmener avec elle !
Chaque fois que les vacances scolaires arriveraient j'étais stressé. Et si ma mère me prévenait qu'on allait aller chez ses amis, je courrais me réfugier à 300m chez ma grand-mère paternelle qui elle croyait que j'avais peur des coups de ma mère alcoolique. Je ne l'ai jamais détrompée. J'avais honte et peur que comme ma mère, elle dise que c'était de ma faute. Qu'elle ne maime plus. Je refusais de rentrer à la maison. Le maire du village appelé par ma mère venait me chercher pour me ramener. A 13 ans j'ai été convoqué chez la juge des tutelles et j'ai clairement demandé à ma grand-mère (devant ma mère) si elle voulait bien m'accueillir chez elle. Elle a accepté. Après un énorme esclandre, ma mère n'avait pas de droits de visite... mais nous vivions en partageant une cour ! Je vous laisse imaginer les complications que celà induisait. Mais au moins je n'était plus violer et humilier régulièrement !
Mon cerveau pour reconstruire ma nouvelle vie, a enfermé tout ça dans une "boîte"...
Adulte, sur mon lieu de travail, un jour un des gardiens m'a coincé dans l'ascenseur du parking souterrain. Il tenait les portes. J'avais le doigt sur le bouton pour les fermer mais... j'ai reconnu ce regard. Je savais ce qui était entrain de se produire, je sentais le danger sans l'identifier. J'ai réussi avec quelque mots à lui donner envie d'ouvrir lui même mon chemisier. Il a donc lâché les portes et je l'ai repoussé violemment puis blackout ! Je me suis "reveillée" chez moi, assise sur mon canapé. Je ne sais pas comment je suis rentré. Ma voiture était à sa place.
Ma psy, après que je lui ai tout raconté, m'a demandé avec insistance comment je pouvais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague... JE SAVAIS. Je ne savais pas comment mais j'étais sûr de moi. Le lendemain j'ai été voir le supérieur de ce mec et lui ai raconté ce dont jme souvenais. Il me connaissait assez pour savoir que je n'étais pas du genre menteuse et il avait apparemment déjà eu un signalement. Le mec a été suspendu puis viré.
Mais surtout, moi qui faisait 110kg et qui suis jolie et toujours tirée à 4 épingles contrairement à ce que j'avais espéré ado, je ne repoussais pas les tarés ! Bien au contraire. J'ai eu aussi un harcèlement sexuel de la part du père de mon patron par exemple qui ma voulu m'offrir une liasse de billets de 200€ pour que... !!!
Ma psy cherchais toujours comment j'avais identifié, avec justesse, la situation dans l'ascenseur. Les jours ont passés. Puis un matin j'ai été réveillé par un cauchemar bien trop réaliste... une fois éveillée les images affluaient. Dans le désordre puis heure par heure, les faits ont trouvé leur sens et leur chronologie.
La boîte s'était ouverte. Je savais tout. J'avais honte, peur, mal, et jme sentais trahi par mon cerveau car je savais que c'était mes souvenirs !
Ma psy m'a bien prise en charge, elle se doutait de quelque chose de ce genre... Elle m'a expliqué que mon cerveau avait fait son travail en me protégeant de faits qui m'aurait empêché d'évoluer même si j'étais quand même tordue ! J'avais accepté ma première relation sexuelle (consentie et consciemment) à 27 ans !!!
La psy, avant cet épisode de l'ascenseur, pensait que c'était le décès de mon père qui avait été assez traumatisant ainsi que la vie dissolue de ma mère pour que je repousse les relations sentimentales. Mais là, tout prenait un sens bien plus logique.
Il a fallu que j'encaisse toutes ces infos. Je ne savais plus qui j'étais. Grâce à ma psy, et à ce qu'elle appelle mon instinct de survie extrême, ma force de caractère et mon intelligence hors norme, je m'en suis sortie avec une légère dépression (une chance ?).
Mais j'ai compris que mon rapport aux hommes était anormal et le serait toujours. Que le corps que j'avais construit ne me protégeait pas. J'ai choisi de le garder et de continuer à m'aimer telle que je suis. Ce corps est le miens. Peu importe pourquoi je l'ai encouragé vers le surpoids au lieu de le freiner. De toutes facons on a des antécédents familiaux d'obésité...
Hélas, mon histoire ne s'arrête pas là.
Après une longue relation amoureuse avec un pervers narcissique, j'étais trop effrayé pour retenter ma chance en Amour mais je suis humaine et j'ai besoin de rapports humains et sexuels...
Alors je me suis tourné vers le net. Pour des rencontres "cadrées". Pas de sentiments à par l'attirance mutuelle et le respect. Ça fonctionnait plus ou moins.
Un homme me draguait depuis plusieurs mois et curieusement malgré mon attirance pour son profil, je le tenais à distance.
Un jour j'étais trop seule. Trop fatiguée d'être seule. Alors je l'ai contacté. Il était ravi. Il a accepté mes conditions. Il est arrivé. On a pris un café. On se plaisait. On a décidé d'aller chez moi. De mon point de vue naïf (idiot ?), tout se passait bien. Puis une fois nue sur mon lit, son regard a changé du tout au TOUT ! Je l'ai reconnu : LE danger et la perversion. Mais c'était trop tard. L'homme était costaud et déterminé, j'ai crié NON plusieurs fois, j'ai tenté de me défendre mais il pesait sur moi. Il a refusé de mettre un préservatif et m'a pénétré... La douleur, la stupeur et la peur, et à nouveau, le blakout.
J'ai repris conscience, nue, frigorifié, dos contre la porte d'entrée fermée à clé ! SEULE.
J'avais mal mais j'ai refusé d'accepter que j'ai pu ENCORE me laisser violer ! J'ai refoulé cette pensée et l'ai échangé par l'idée d'une mauvaise expérience sexuelle trop brutale car je ne pouvais pas occulter la douleur des blessures que j'avais...
Dans un mois ça fera 4 ans que j'ai laissé un homme entrer chez moi et qu'il m'y a violé donc. J'ai parler quelques joyrs plus tard avec ma psy qui évidemment a compris tout de suite ce que moi je refusai d'admettre... puis j'y suis parvenue. J'ai été rencontrer le policier s'occupant des viols au commissariat. 3 fois en tout. Il est doué pour l'écoute mais aussi très honnête et ne laisse aucune place au doute. Je n'ai PAS encore porter plainte. J'ai autant de "pour" que de "contre" et j'ai peur. Et c'est bien le problème !
De plus le policier a été clair. Il me croit et ne doute pas de la véracité des faits mais n'ayant aucunes preuves, ce sera la parole de mon violeur contre la mienne et le procureur peut décidé de classer l'affaire.
Si je portai plainte, j'attendrai que la Justice de mon pays me reconnaisse comme victime. Mais il a plus de chances que ça n'arrive pas et ÇA je ne le supporterai pas. Rien ne me met plus en colère que l'injustice depuis toujours.
Je crois que je sombrerai pour de bon.
Alors pour le moment la balance du choix est à l'équilibre et je ne fait rien. Je continue ma vie. Seule. M'habille comme je l'entends, me maquille et je ris dès que j'en ai l'occasion. Mes kilos sont là. Ok ils ne me protégent pas mais ils sont MOI. Je connais leurs origines nauséabondes mais ils sont la mémoire de mon corps et sauf pour raison de santé, je ne compte pas les jeter. Je suis aussi très musclé même si celà n'est pas visible...
Voilà ce qui se cache derrière une femme que l'on trouve drôle, sympa, originale. Mais on comprend pas pourquoi cette nana refuse d'avoir un homme dans sa vie ? Pourquoi elle est seule...
Oui la solitude ne fait pas maigrir car c'est ausdi une souffrance mais je l'accepte car je sais que la souffrance peut être bien pire dans la vie.
Si vous avez eu le courage de lire tout ça, merci.
J'espère que celà aidera d'autres femmes qui ont subi des agressions sexuelles qui ont influé sur leur corps.
Ton témoignage est bouleversant...nul doute que tu es une personne courageuse, comme toutes les autres...force et courage <3
MarieNacre liked this
#3845
Guerrières !
En effet, nous ne sommes pas seules.
L'aire de rien, en lisant vos témoignages, je vois certes des femmes qui se sont arrondi, se forgeant une armure de graisse car nous sommes des guerrières de la vie !
Soyons fières de nous toutes car combien hélas, ne survivent pas à ces épreuves...
Nous avons eu la force d'avancer dans nos vies.
Nous devons en être conscientes. Nous sommes pas faibles mais FORTES et COURAGEUSES.
Merci et Bisous à toutes ! 😉💪💋💗
CatherineLemoine liked this
#3847
Bonsoir Catherine,
Je dois vous avouer que je ne suis ni une fidèle de votre site ni une adepte des forums- c’est d’ailleurs une première pour moi ! :)
Toutefois, je viens de lire votre témoignage jusqu’au bout et vous m’avez touché.
Je tenais à vous féliciter.
Féliciter d’avoir eu le courage de coucher par écrit votre traumatisme,
Féliciter d’avoir partager votre traumatisme,
Féliciter d’avoir fendue l’armure pour vous mais également pour tous ceux et celles qui toutes qui se reconnaîtront dans votre témoignage.

J’ai 48 ans et la chance de ne pas avoir subi votre traumatisme. Je suis ronde , obèse , voluptueuse , paupiette, grosse etc..et vje pense que mon auto-dérision m’a toujours permis d’éviter les brimades et les moqueries . En revanche , je n’aime pas mon corps, je le mets à distance , je l’abandonne à des pulsions alimentaires et comme vous, ma graisse est ma carapace, un rempart à ma féminité et donc aux hommes . C’est bien dommage😂 .
Je me suis rendue compte avec de multiples et importantes variations de poids que plus on est gros et plus on est transparent ! 😂 incroyable non ?

J’espère que votre témoignage courageux vous permettra de trouver la paix et d’avancer, ne serait-ce que pour toucher du doigt quelques uns de vos rêves ...alors longue et belle vie à vous Catherine , à vos proches, aux hommes et aux femmes qui ont subi votre traumatisme et longue vie à « ma grande taille » !🙂

Bien à vous.
Virginie « pilou pilou »
thebodyoptimist liked this
#3850
Bonjour à toutes, Bonjour Catherine,
Tout d'abord, Catherine, je te félicite de décrire et décrypter cette agression sexuelle qui aura bien des conséquences dans une vie. OUI bien sûr qu'il en faut du courage pour s'exposer, pour faire ce chemin inverse de la première réaction et isoler dans sa conscience.
Catherine, de ta place de rédac' cheffe, tu montres que c'est salvateur et cet exemple, comme dans me too avec des actrices ouvre la possibilité de paroles à bien d'autres femmes.
De ma place de psychanalyste, je ne cesse de répéter que les traumas sexuels sont à l'origine de bon nombre d'obésités, que lorsque une personne, un enfant, une ado, prend de nombreux en un rien de temps, il faut chercher ce qui s'est passé…
On en a besoin pour avancer et peut-être dépasser les évènements. Ce que je souhaite à toutes !
#3851
Merci beaucoup, Catherine, pour ces mots.

Si de ma place j'ai décidé de publier mon histoire, il est essentiel que des professionnels de la santé comme toi prennent également la parole pour dire à quel point cela a un impact dans l'histoire de notre poids, à nous les gros.

Merci pour tout cela. J'en profites d'ailleurs pour rappeler que Catherine Grangeard a publié un excellent livre sous forme de roman très accessible et parlant de tout cela. Vous pouvez le retrouver ici :

;)
#3907
Déjà merci pour avoir livré ce message ....
et je me suis tellement « reconnue » dans ce témoignage.
A 13 ans , j’ai été violée.
Je me souviens « simplement » qu’il était grand ( mais ça vient peut être du fait que j’étais petite ... ) , et qu’il portait un t Shirt rouge . J’ai 36 ans et encore maintenant je ne supporte pas de voir un homme habillé comme ça.
Je n’en ai pas parlé. C’était de ma faute dans mon esprit car j’étais sortie voir une copine alors que j’étais censée faire mes devoirs.
Et puis c’était déjà devenu flou .
J’ai commencé à beaucoup grossir . J’ai fait un 1er régime ( seule ) qui a marché ( du moins en terme de perte de poids ) et puis j’ai re grossi , encore et encore .
Jusqu’à des problèmes de santé qui m’ont conduite à être suivie par un hôpital pour rééduquer ma façon de m’alimenter
Là encore le poids est descendu.
Mais plus je perdais du poids , plus j’avais peur . Les compliments me rendaient malade. Je perdais ma carapace.
J’ai arrêté le régime et repris du poids et c’est là que j’ai compris qu’en fait je le voulais.
C’était mon moyen depuis tellement longtemps de me protéger : qui pourrait avoir envie de toucher à moi si j’étais obèse .
Mon médecin traitant ne l’a jamais compris. Pour lui le côté psychologique doit passer après les problèmes physiques.
Mais je sais que ce n’est pas le cas . Mon psychiatre l’a compris et on travaille dur pour qu’enfin je parle , que je mette des mots sur ce qui m’est arrivé.
Il a déjà mis des mots sur ce dont je souffre : un trouble de stress post traumatique . Je dois l’affronter. C’est désormais mon « challenge » .....
Merci à ce forum d’exister et aux victimes d’arriver à parler.
C’est important de réaliser qu’on n’est pas seule.
#3908
😔 Désolée qu'il y ait encore une victime sur le forum. Désolée qu'on soit aussi nombreuses... A se demander dans quel monde on vit, nous ?... Enfin bon. Il faut avancer. Un pas après l'autre.
Ton psy a raison. Tu souffres de SPT. Mais on apprend à vivre avec. A le surmonter.
Ou à l'emprisonner pour ma part. C'est MA façon à moi de le gérer. Comme une bête que j'ai enfermé et seule moi ai la clé de la cage, j'ai le pouvoir.
Parfois, la vie et ses aléas mettent la pression, et c'est dure de garder la bête dans sa cage, mais jusqu'ici j'y suis parvenue.
A toi de trouver comment gérer ton SPT pour te protéger. Tu es aidé, tu y parviendra.
Bon courage.
🙂
thebodyoptimist liked this
#3997
Félicitations pour votre courage .
ces traumatismes dès la plus petite enfance sont tenaces et restent gravés toute la vie dans les mémoires.
Comment prévenir cela. Il y a cette part incontrôlable de l'homme qu'on trouve dans toutes les couches de la société, C'est un fait avéré. Et c'est pour cela qu'il ne faut jamais lâcher ces enfants.
Pour rebondir sur un autre fléau qui gangrène notre société , la question de l'image qu'on veut bien donner de la femme: Invariablement les femmes qu'on montre dans les magasines, celles qui présentent le Journal télévisé, celles qui présentent la météo celles qu'on choisit de nous montrer dans tous les films en évitant de présenter les autres , c'est la femme ultra mince sans seins , sans hanches , sans fesses , sans cuisses . Pourquoi laisser continuer cette forfaiture qui tue , détruit et anéantit en silence des millions de femmes de par le monde. C'est un drame contre lequel , il faut lutter.
C'est urgent. Il faut se battre contre les préjugés et les tendances que la mode a établis. et c 'est çà notre plus gros problème en ce siècle. Lutter contre cette industrie puissante qui a fait du corps de la femme son fonds de commerce et qui réunit les corporations les plus écoutés qui font référence : Médecins , mode magazine, Média, cinéma, Médecins, et surtout l'industrie pharmaceutique.
A quand l'éducation à la tolérance dans les écoles et les collèges, là où tout démarre ?
Henri
Valentine liked this
#4086
Moi aussi c'était un cousin dans les toilettes extérieures chez mes grands parents, puis après j'ai été "tripotée" par des petits amis sans aucun respect pour ma personne..; et la graisse s'est accumulée mais j'ai toujours eu envie de "sexe" mais surtout d'amour je crois ..; de tendresse mais j'ai toujours eu des relations (hors couple) de personne soumise et je ne crois pas avoir une sexualité simple ou normale ... Snifff
#4090
Tout d'abord, je souhaite ne choquer personne par mon témoignage. Il est difficile pour moi- comme pour vous tous ici d'en parler. Je m'excuse d'avance si mes mots seront durs pour certains.
Il faut d'abord que je vous explique un détail sur ma naissance. A ma naissance ma mère a fait une psychose puerpérale. C'est à dire un délire mystique où elle était persuadée que dieu lui parlait et que son enfant était un démon.
Quand j'eus huit ans, elle fit une rechute.
Pendant ses soins à l'Hôpital, ma sœur aînée, mon père et moi habitions chez ma grand mère paternelle.
Il y avait trois chambres : celle de ma grand mère, celle de ma sœur, et enfin celle de mon père et moi avec un grand lit.
Le sujet de ce forum me permet d'éviter de rentrer dans les détails de ce qui arrivait fréquemment dans cette dernière chambre.
Après ses soins, ma mère fut horrifiée de retrouver un enfant obèse -grossophobie.
A l'école j'étais brillante, mais j'avais de gros problèmes avec l'hygiène élémentaire et dans les rapports humains.
Ma mère m'emmenait chez un psychiatre, malgré le désaccord de mon père qui me rendait visite régulièrement.
Le psychiatre en déduit que j'avais juste un ego démesuré. Cela confirme à ma mère l'image qu'elle a de moi.
Mon père trouve un stratagème pour me voir la nuit quand il veut. Il place l'ordinateur dans ma chambre. Il y joue toute la nuit.
Ma mère est libérée de la présence de cet homme qu'elle hait dans son lit, mais dont elle ne veut divorcer pour des raisons d'éthique religieuse.
Et c'est maintenant que j'ai peur de choquer certaines personnes.
Oui j'ai découvert la sexualité ainsi, mais pire que tout, c'est dans cette abomination que j'ai découvert le plaisir. Alors que mon père me donnait mes premiers orgasmes, je me torturait dans ma morale. La prise de poids fut fulgurante.
A l'âge de douze ans, horrifiée par mes propres sens, je me masturbais plusieurs fois avant que le soir ne vienne pour m'assurer de ne pas ressentir le plaisir coupable de cette relation abjecte.
A treize ans, un soir, je cachais un couteau sous mon oreiller. Ce n'était pas pour mon père, que j'aimais réellement d'un amour filiale, mais bien pour moi ; ne sachant plus vivre avec un tel point de dégoût envers ma propre personne.
Croyez-vous au miracle ? Il y en eut un!
Le soir venait ; et de ma chambre, j'entendais mes parents crier. Une fois de plus. Mais cette fois-ci, ce fut ma mère qui entrait dans ma chambre. Mon père nous quittait ! Il aimait une autre femme.
Heureuse oui, bien que trahie.
Par la suite, voilà comment résumer ma vie.
Mariage très tôt, enfants très tôt, divorce très tôt, remariage, redivorce. Beaucoup de difficulté à me fixer avec un homme. Beaucoup d'hommes soumis. Hyper sexualité dans le couple, le sexe étant la seule preuve d'amour. Prise de poids, perte de poids, prise de poids..., Physiquement je suis aguicheuse.
Je n'arrive pas à être amoureuse. Je me passionne mais ça retombe toujours.
A trente cinq ans, je crois de plus en plus que je n'arriverai jamais à accepter : pas d'avoir était abusée, mais d'avoir appris le plaisir de cette manière.
Mon père est décédé il y a cinq ans. J'ai réussi à demander à ma mère, il y a trois mois pourquoi elle avait accepté ça. Je n'avais pas besoin de réponses : juste du courage de poser la question.
Aujourd'hui, j'avoue que je rêve toujours d'un homme qui serait capable de porter avec moi ce poids, cette honte qui ne me quittera jamais. C'est beaucoup demander.
MarieNacre liked this
#4093
Bonjour,
Désolée par ce que le Destin t'as imposé.
Je te rejoins sur le fait d'aimer plaire et d'avoir envie de rapports sexuels. Pour mon cas, je me l'explique car c'est au fond le seul rapport aux hommes que j'ai connu et ce depuis l'enfance... peut-être est-ce pareil pour toi ?
Comme toi, et beaucoup d'autres femmes, je rêve de rencontrer l'homme qui saura m'aimer tel que je suis, cabossée par la vie. Mais en revanche, aidée par un ou une professionnelle, tu dois essayer de travailler sur cette honte qui t'écrase. Oui je sais : "facile à dire", mais tu es encore jeune et je suis sûr que tu arrivera à te libérer de ce "poids psychologique" qui ne te revient pas. Je pense que c'est le chemin vers plus de bien être. Tu étais une victime sans défense, accepte ce fait. Et non ce n'est PAS beaucoup demander que d'être libre et heureuse. Ce sera beaucoup de travail mais ce n'est pas impossible. Et il n'y a pas de normalité. Ça c'est une image inaccessible imposé par la société. Accepte ce que tu es et qui tu es. Nous sommes toutes et tous UNIQUE (même si on a des points communs) et c'est bien comme ça.
Je te souhaite tout le bien, la force et le courage possible pour ton avenir. Un jour après l'autre ;-)
#6321
Bravo Catherine d’avoir su te battre et réagir !!!! Beaucoup n’en ont pas la force je crois malheureusement. J’espère que tu vas de mieux en mieux même si parfois cela doit être dur. Tu as de la chance d’être entourée. Personnellement je n’ai jamais été victime d’agressions mais ma meilleure amie a été victime d’attouchement étant enfant (6/8 ans), et part un ami de la famille. La première fois qu’elle en a parlé c’est à moi, on était encore au lycée.Elle n’en avait jamais parlé à personne avant. Je l’ai convaincue d’en parler à ses parents. Elle avait des relations difficiles avec eux, son père était très sévère et elle très timide, effacée. Elle leur a tout dit. Au final cela a contribué à arranger leurs relations, ils n’ont pas porté plainte car cet « ami » est parti a l'étranger entre temps et ils n’ont plus jamais eu de nouvelles. Mais maintenant que la vérité est sortie tout va mieux. Aujourd’hui nous avons toutes les deux la trentaine, elle a trouvé quelqu’un, elle a un enfant. Quand nous étions au lycée elle répétait qu’elle aurait jamais d’enfant, qu’elle se marierai jamais etc. Je pense que tout raconter l’a aidé à se « débloquer » psychologiquement des relations intimes (surtout qu’ajouter à cela à cette époque du lycée les relations avec les garçons ça nous titille un peu, beaucoup). Elle n’a jamais eu de problème de poids, elle est toute fine et jolie mais elle s’est toujours trouvée moche (maintenant on sait pourquoi). Enfin voilà, tout ça pour dire qu’il faut beaucoup de courage pour oser en parler et qu’il faut pas hésiter à le faire, que ce soit à ses parents, des amis, des associations, on est jamais seul, il y aura toujours quelqu’un pour vous aider.
#6322
Bonjour,

J'aimerai d'abord vous remercier de parler de ce rapport entre agression et obésité.

J'ai 23 ans et je suis obèse. C'est dur pour moi de dire que je suis obèse parce qu'on ne me désigne pas comme ça dans mon entourage, tout le monde me parle de rondeur, de kilos à perdre mais les seuls personnes qui me traitent d'obèse sont les personnes les plus proche de moi, mes frères et ma mère qui essaie de me faire comprendre ce que je suis.

Lorsque j'étais plus jeune 7/8 ans dans mes souvenirs, j'ai subi des agressions sexuelles de la part d'un membre de ma famille. Le parrain d'un de mes frères qui étaient très présent dans notre vie à tous. Une mère seule qui s'occupe de 3 enfants.. Son aide était un soulagement pour elle. Il avait toujours eu une attitude étrange à mon égard.
Au départ je comprenais pas, il insistait pour que j'aille me doucher lorsqu'il était là pendant les vacances ( j'étais seule dans la salle de bain), il me parlait du fait qu'il me faisait prendre mon bain lorsque j'étais bébé et donc que je pouvais me laver la porte ouverte ça ne gênerai personne.
J'ai toujours été ronde et j'ai donc eu des seins très tôt et il a commencé à me toucher en me disant que mes vêtements étaient trop collant etc..
Je me souviens avoir dormi dans le même lui que cet homme qui était comme un père de substitution pour mes frères et moi et de me réveiller sans short, ne me souvenant plus du moment où je me suis endormie..
Vers l'âge de mes 13 ans, j'ai commencé à comprendre que son comportement n'était pas normal, j'ai retrouvé un téléphone, SON téléphone qui me filmait pendant que j'étais censé me doucher.. Choc émotionnel pour moi qui avait totale confiance en lui et ce n'était que le début.
Je dormais chez sa mère avec mes cousines et il insistait pour m'avoir dans son lit, il cachait de moins en moins ses intentions en m'obligeant à l'embrasser.

J'ai grossis de plus en plus, mais je gardais mes formes généreuses et j'avais un ventre assez plat. Je m'éloignais de plus en plus de cette famille qui ne voyait pas ce qui se passait et j'étais en colère et tétanisée à l'idée de briser cet équilibre.

L'année de mes 18 ans, il est entré chez moi alors que j'étais seule et en train de me doucher. Alerté par le bruit de la fenêtre qui s'ouvre, je suis sortie et je l'ai trouvé qui était allongé par terre pour se cacher. Ce jour là j'ai enfin eu le courage de lui dire qu'il était un pédophile. S'en est suivi une altercation où il m'a menacé de me faire payer mes paroles.. J'en ai parlé à ma famille, les réactions ont été de me demander si c'était vrai, que c'était grave comme accusation. On m'a reproché de pas en avoir parler plus tôt. La famille de mon agresseur m'a harcelé pour me dire de ne pas porter plainte, que si la mère de celui-ci (que j'aimais énormément) l'apprenais, elle en mourrait.

Des paroles très dure pour une jeune fille de 18 ans. Aujourd'hui j'ai retrouvé un équilibre, avec mon copain qui m'a soutenu pendant cette période. J'ai pris 7 ans pour être à l'aise dans mes relations sexuelles.

Encore maintenant j'ai un rapport très compliqué avec mes frères qui n'ont pas fait sortir cet personne de leur vie. Je vie très mal cette situation et j'éprouve beaucoup de colère mais encore une fois pour le bien être de ma famille, je me tais et je prend sur moi.. Mon père avec qui j'avais encore contact à cette époque m'a dis très clairement qu'il ne ferait rien parce que c'est une histoire de famille. Mes seuls soutiens sont ma mère qui m'encourage à être dans le pardon et à me reconstruire même si c'est difficile et mon homme qui comprend que mon rapport à la proximité n'est pas évident et qui comprend que je soi "vide" par moment.

Voilà.. Merci à celles et ceux qui liront mon témoignage et qui vivent une situation similaire..