Que de points communs...
A 5 ans j'ai été violé. Mais je n'ai pas d'images douloureuses de cet acte. Juste le souvenir de mon père voulant se battre avec le garçon, puis son père à lui disant : "Quand je sort mon coq vous n'avez qu'à rentrer vos poules !" Je revois les collègues de mon père le contenir sans trop comprendre. Puis ma mère avec laquelle j'avais de mauvaises relations m'agrippant pour m'emmener me laver. Jme revois assise dans la baignoire, l'eau rosi par mon sang MAIS le PIRE était les insultes que ma propre mère proféraient à MON ÉGARD... la bonne est venue m'arracher à la haine et la colère de ma mère. J'en ai déduit que c'était ma faute comme celle-ci me l'avait dit. Voici l'origine de tous le mal dans ma vie.
Après le décès de mon père, a 8 ans, jme suis retrouvée seule avec ma mère et ses moeurs légères. Les hommes qu'elle fréquentait me tournaient autour... LÀ j'ai commencé à grossir. Car à cet âge être grosse c'est être moche, non ? C'est ce que je pensais. Puis vers mes 11 ans, elle est devenue ami avec nos voisins qui avaient un fils de 15 ans. Il était en pension mais rentrait pour les vacances scolaires. Ce Édouard devait s'occuper de moi pendant que les adultes faisaient la fête. Au début, il me regardait d'une façon que j'ai vite identifié. Puis un jour il m'a touché et m'a dit que si je le disais, il dirai que je mentais et que c'est lui qu'on croierai. Me souvenant de la réaction de ma mère par le passé, évidemment il était hors de question que je parle ! Il l'a vite compris. Et en a donc profité pour faire dès qu'on me confiais à lui, ce qu'il voulait et m'obligeait à... la totale. Je rentrais avec ma mère saoule en silence chez nous.
Je grossissais presque à vue d'oeil. Je faisais à 12 ans 80 kg pour 1m50, je faisais beaucoup de sport et je me battait au collège car on se moquait de moi mais surtout parce que j'étais en colère en permanence ! Mes camarades payaient pour la souffrance que Édouard m'infligeait avec la complicité de ma mère car je lui en voulais de m'emmener avec elle !
Chaque fois que les vacances scolaires arriveraient j'étais stressé. Et si ma mère me prévenait qu'on allait aller chez ses amis, je courrais me réfugier à 300m chez ma grand-mère paternelle qui elle croyait que j'avais peur des coups de ma mère alcoolique. Je ne l'ai jamais détrompée. J'avais honte et peur que comme ma mère, elle dise que c'était de ma faute. Qu'elle ne maime plus. Je refusais de rentrer à la maison. Le maire du village appelé par ma mère venait me chercher pour me ramener. A 13 ans j'ai été convoqué chez la juge des tutelles et j'ai clairement demandé à ma grand-mère (devant ma mère) si elle voulait bien m'accueillir chez elle. Elle a accepté. Après un énorme esclandre, ma mère n'avait pas de droits de visite... mais nous vivions en partageant une cour ! Je vous laisse imaginer les complications que celà induisait. Mais au moins je n'était plus violer et humilier régulièrement !
Mon cerveau pour reconstruire ma nouvelle vie, a enfermé tout ça dans une "boîte"...
Adulte, sur mon lieu de travail, un jour un des gardiens m'a coincé dans l'ascenseur du parking souterrain. Il tenait les portes. J'avais le doigt sur le bouton pour les fermer mais... j'ai reconnu ce regard. Je savais ce qui était entrain de se produire, je sentais le danger sans l'identifier. J'ai réussi avec quelque mots à lui donner envie d'ouvrir lui même mon chemisier. Il a donc lâché les portes et je l'ai repoussé violemment puis blackout ! Je me suis "reveillée" chez moi, assise sur mon canapé. Je ne sais pas comment je suis rentré. Ma voiture était à sa place.
Ma psy, après que je lui ai tout raconté, m'a demandé avec insistance comment je pouvais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague... JE SAVAIS. Je ne savais pas comment mais j'étais sûr de moi. Le lendemain j'ai été voir le supérieur de ce mec et lui ai raconté ce dont jme souvenais. Il me connaissait assez pour savoir que je n'étais pas du genre menteuse et il avait apparemment déjà eu un signalement. Le mec a été suspendu puis viré.
Mais surtout, moi qui faisait 110kg et qui suis jolie et toujours tirée à 4 épingles contrairement à ce que j'avais espéré ado, je ne repoussais pas les tarés ! Bien au contraire. J'ai eu aussi un harcèlement sexuel de la part du père de mon patron par exemple qui ma voulu m'offrir une liasse de billets de 200€ pour que... !!!
Ma psy cherchais toujours comment j'avais identifié, avec justesse, la situation dans l'ascenseur. Les jours ont passés. Puis un matin j'ai été réveillé par un cauchemar bien trop réaliste... une fois éveillée les images affluaient. Dans le désordre puis heure par heure, les faits ont trouvé leur sens et leur chronologie.
La boîte s'était ouverte. Je savais tout. J'avais honte, peur, mal, et jme sentais trahi par mon cerveau car je savais que c'était mes souvenirs !
Ma psy m'a bien prise en charge, elle se doutait de quelque chose de ce genre... Elle m'a expliqué que mon cerveau avait fait son travail en me protégeant de faits qui m'aurait empêché d'évoluer même si j'étais quand même tordue ! J'avais accepté ma première relation sexuelle (consentie et consciemment) à 27 ans !!!
La psy, avant cet épisode de l'ascenseur, pensait que c'était le décès de mon père qui avait été assez traumatisant ainsi que la vie dissolue de ma mère pour que je repousse les relations sentimentales. Mais là, tout prenait un sens bien plus logique.
Il a fallu que j'encaisse toutes ces infos. Je ne savais plus qui j'étais. Grâce à ma psy, et à ce qu'elle appelle mon instinct de survie extrême, ma force de caractère et mon intelligence hors norme, je m'en suis sortie avec une légère dépression (une chance ?).
Mais j'ai compris que mon rapport aux hommes était anormal et le serait toujours. Que le corps que j'avais construit ne me protégeait pas. J'ai choisi de le garder et de continuer à m'aimer telle que je suis. Ce corps est le miens. Peu importe pourquoi je l'ai encouragé vers le surpoids au lieu de le freiner. De toutes facons on a des antécédents familiaux d'obésité...
Hélas, mon histoire ne s'arrête pas là.
Après une longue relation amoureuse avec un pervers narcissique, j'étais trop effrayé pour retenter ma chance en Amour mais je suis humaine et j'ai besoin de rapports humains et sexuels...
Alors je me suis tourné vers le net. Pour des rencontres "cadrées". Pas de sentiments à par l'attirance mutuelle et le respect. Ça fonctionnait plus ou moins.
Un homme me draguait depuis plusieurs mois et curieusement malgré mon attirance pour son profil, je le tenais à distance.
Un jour j'étais trop seule. Trop fatiguée d'être seule. Alors je l'ai contacté. Il était ravi. Il a accepté mes conditions. Il est arrivé. On a pris un café. On se plaisait. On a décidé d'aller chez moi. De mon point de vue naïf (idiot ?), tout se passait bien. Puis une fois nue sur mon lit, son regard a changé du tout au TOUT ! Je l'ai reconnu : LE danger et la perversion. Mais c'était trop tard. L'homme était costaud et déterminé, j'ai crié NON plusieurs fois, j'ai tenté de me défendre mais il pesait sur moi. Il a refusé de mettre un préservatif et m'a pénétré... La douleur, la stupeur et la peur, et à nouveau, le blakout.
J'ai repris conscience, nue, frigorifié, dos contre la porte d'entrée fermée à clé ! SEULE.
J'avais mal mais j'ai refusé d'accepter que j'ai pu ENCORE me laisser violer ! J'ai refoulé cette pensée et l'ai échangé par l'idée d'une mauvaise expérience sexuelle trop brutale car je ne pouvais pas occulter la douleur des blessures que j'avais...
Dans un mois ça fera 4 ans que j'ai laissé un homme entrer chez moi et qu'il m'y a violé donc. J'ai parler quelques joyrs plus tard avec ma psy qui évidemment a compris tout de suite ce que moi je refusai d'admettre... puis j'y suis parvenue. J'ai été rencontrer le policier s'occupant des viols au commissariat. 3 fois en tout. Il est doué pour l'écoute mais aussi très honnête et ne laisse aucune place au doute. Je n'ai PAS encore porter plainte. J'ai autant de "pour" que de "contre" et j'ai peur. Et c'est bien le problème !
De plus le policier a été clair. Il me croit et ne doute pas de la véracité des faits mais n'ayant aucunes preuves, ce sera la parole de mon violeur contre la mienne et le procureur peut décidé de classer l'affaire.
Si je portai plainte, j'attendrai que la Justice de mon pays me reconnaisse comme victime. Mais il a plus de chances que ça n'arrive pas et ÇA je ne le supporterai pas. Rien ne me met plus en colère que l'injustice depuis toujours.
Je crois que je sombrerai pour de bon.
Alors pour le moment la balance du choix est à l'équilibre et je ne fait rien. Je continue ma vie. Seule. M'habille comme je l'entends, me maquille et je ris dès que j'en ai l'occasion. Mes kilos sont là. Ok ils ne me protégent pas mais ils sont MOI. Je connais leurs origines nauséabondes mais ils sont la mémoire de mon corps et sauf pour raison de santé, je ne compte pas les jeter. Je suis aussi très musclé même si celà n'est pas visible...
Voilà ce qui se cache derrière une femme que l'on trouve drôle, sympa, originale. Mais on comprend pas pourquoi cette nana refuse d'avoir un homme dans sa vie ? Pourquoi elle est seule...
Oui la solitude ne fait pas maigrir car c'est ausdi une souffrance mais je l'accepte car je sais que la souffrance peut être bien pire dans la vie.
Si vous avez eu le courage de lire tout ça, merci.
J'espère que celà aidera d'autres femmes qui ont subi des agressions sexuelles qui ont influé sur leur corps.