- 14 janv. 2021, 08:58
#9033
Bonjour,
je m’appelle Anne, je suis journaliste et réalisatrice indépendante.
Comme je l’ai expliqué aux administrateurs du forum en MP, je viens vers vous avec un démarche un peu particulière, et conditionnée, je l’avoue, par la diffusion de l’émission de Karine Lemarchand.
Car pour être très honnête, je n’avais pas l’intention d’écrire un film sur l’obésité ou la grossophobie, et pour cause: mes confrères Marie Christine Gambart et Laurent Follea ont déjà fait un travail formidable avec Daria Marx et Gabrielle Dédier, il n’y a selon moi rien d’autre à ajouter.
D’autant que ce qui fait la force de ces deux films, c’est que pour une fois, les personnes grosses sont sujets et non objets du documentaire.
Seulement lundi, j’ai regardé l’émission d’M6 ( je suis de prés le travail de Gras Politique, et j’avais signé la pétition)
Je m’attendais à quelque chose d’indécent, mais je crois que ce que j’ai vu a dépassé mes attentes.
Gras Politique et d’autres assos alertent à juste titre sur les dangers de banaliser une intervention très lourde, et j’ai bien peur que le collectif n’ait raison: En grattant un peu, je me suis aperçue qu’il y avait une sorte de tourisme de la sleeve en Tunisie, pour les personnes n’étant pas exigibles à l’opération selon les critères de l’ARS.
Est-ce à dire qu’un business est en train de se développer autour d’une opération qui peut s’avérer dangereuse et dont les conséquences peuvent avoir un impact à vie?
Je tiens à préciser que je n’ai rien contre la chirurgie bariatrique. Je n’ai pas à dire, moi, ce qu’il faut faire ou non.
En revanche, comme le dit très bien Anouch Jan dans le film de Marie Christine, l’opération est aujourd’hui tellement banalisée que les personnes grosses se la voient systématiquement proposer, y compris par des professionnels de santé qui n’ont rien à voir avec cette pathologie ( un ophtalmo dans le cas d’Anouch, truc improbable).
Je pense donc qu’il est important d’allumer un contre feu, et je voudrais écrire un film (pour France 5 ou Arte) sur les déçus de la chirurgie Bariatrique.
Je le répète, l’idée n’est pas de dissuader les personnes de subir l’intervention, mais plutôt d’informer sur les risques, les conséquences, et que les personnes concernées puissent expliquer au grand public pourquoi ça n’est pas anodin, pourquoi beaucoup de personnes grosses la refusent, etc…
Il est urgent qu’en France, le grand public comprenne bien que cette intervention est lourde, qu’elle est à risques, et surtout, qu’elle n’est pas, comme ce que Karine Lemarchand essaie de nous faire croire « L’opération de la dernière chance » mais une aide, et une aide qui ne traite qu’un symptôme de la maladie, mais très certainement pas les causes profondes.
Pour en revenir à mon projet de documentaire "Contre feu" je cherche des personnes ayant subit l’intervention ( j’ai vu que certains d’entre vous s’expriment en interview sur le site) , et dont les suites n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on leur avait vendu ( dépression, problème de santé, difficulté à accepter ce nouveau corps, etc)
La question que le film poserait en filigrane est la suivante: " Si la société n'était pas ultra grossophobe, seriez vous passés par la case chirurgie?"
Je m’engage, de mon côté, si toutefois France 5 accepte ( ce qui n’est même pas sûr) à donner un droit de regard aux témoins avant la diffusion.
Je m’engage aussi à ne mettre personne en petite culotte devant un miroir.
Bien à vous
Anne Moyat
annemoyat@gmail.com
je m’appelle Anne, je suis journaliste et réalisatrice indépendante.
Comme je l’ai expliqué aux administrateurs du forum en MP, je viens vers vous avec un démarche un peu particulière, et conditionnée, je l’avoue, par la diffusion de l’émission de Karine Lemarchand.
Car pour être très honnête, je n’avais pas l’intention d’écrire un film sur l’obésité ou la grossophobie, et pour cause: mes confrères Marie Christine Gambart et Laurent Follea ont déjà fait un travail formidable avec Daria Marx et Gabrielle Dédier, il n’y a selon moi rien d’autre à ajouter.
D’autant que ce qui fait la force de ces deux films, c’est que pour une fois, les personnes grosses sont sujets et non objets du documentaire.
Seulement lundi, j’ai regardé l’émission d’M6 ( je suis de prés le travail de Gras Politique, et j’avais signé la pétition)
Je m’attendais à quelque chose d’indécent, mais je crois que ce que j’ai vu a dépassé mes attentes.
Gras Politique et d’autres assos alertent à juste titre sur les dangers de banaliser une intervention très lourde, et j’ai bien peur que le collectif n’ait raison: En grattant un peu, je me suis aperçue qu’il y avait une sorte de tourisme de la sleeve en Tunisie, pour les personnes n’étant pas exigibles à l’opération selon les critères de l’ARS.
Est-ce à dire qu’un business est en train de se développer autour d’une opération qui peut s’avérer dangereuse et dont les conséquences peuvent avoir un impact à vie?
Je tiens à préciser que je n’ai rien contre la chirurgie bariatrique. Je n’ai pas à dire, moi, ce qu’il faut faire ou non.
En revanche, comme le dit très bien Anouch Jan dans le film de Marie Christine, l’opération est aujourd’hui tellement banalisée que les personnes grosses se la voient systématiquement proposer, y compris par des professionnels de santé qui n’ont rien à voir avec cette pathologie ( un ophtalmo dans le cas d’Anouch, truc improbable).
Je pense donc qu’il est important d’allumer un contre feu, et je voudrais écrire un film (pour France 5 ou Arte) sur les déçus de la chirurgie Bariatrique.
Je le répète, l’idée n’est pas de dissuader les personnes de subir l’intervention, mais plutôt d’informer sur les risques, les conséquences, et que les personnes concernées puissent expliquer au grand public pourquoi ça n’est pas anodin, pourquoi beaucoup de personnes grosses la refusent, etc…
Il est urgent qu’en France, le grand public comprenne bien que cette intervention est lourde, qu’elle est à risques, et surtout, qu’elle n’est pas, comme ce que Karine Lemarchand essaie de nous faire croire « L’opération de la dernière chance » mais une aide, et une aide qui ne traite qu’un symptôme de la maladie, mais très certainement pas les causes profondes.
Pour en revenir à mon projet de documentaire "Contre feu" je cherche des personnes ayant subit l’intervention ( j’ai vu que certains d’entre vous s’expriment en interview sur le site) , et dont les suites n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on leur avait vendu ( dépression, problème de santé, difficulté à accepter ce nouveau corps, etc)
La question que le film poserait en filigrane est la suivante: " Si la société n'était pas ultra grossophobe, seriez vous passés par la case chirurgie?"
Je m’engage, de mon côté, si toutefois France 5 accepte ( ce qui n’est même pas sûr) à donner un droit de regard aux témoins avant la diffusion.
Je m’engage aussi à ne mettre personne en petite culotte devant un miroir.
Bien à vous
Anne Moyat
annemoyat@gmail.com